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Que sont les sciences de la personnalité ?

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Si vous lisez ceci, c’est que vous vous intéressez aux modèles de personnalité… ou que vous vous demandez si vous devriez vous y intéresser 🙂

Le concept de personnalité

Tout d’abord, qu’est-ce que la personnalité ? Au sens contemporain, la personnalité est une combinaison de caractéristiques émotionnelles, d’attitudes et de comportements d’une personne, et qui constituent son individualité.

La personnalité représente historiquement l’un des champs de recherche les plus explorés en psychologie. L’objectif des chercheurs est double :

  • comprendre le comportement humain,
  • prévoir les réactions à certaines situations.

Le concept de personnalité est une réponse à ces deux questions : les gens se comportent de telle ou telle manière, dans telle ou telle situation, à cause des spécificités et caractéristiques de leur profil psychologique – ou profil de personnalité. La personnalité est donc essentielle pour expliquer qui nous sommes, comment les autres nous perçoivent, et comment nous interagissons dans différents contextes.

Ce concept de personnalité est la force dominante qui régit la dynamique du comportement social, et affecte le cours de notre histoire !
C’est un déterminant majeur de nos différences individuelles de comportement : notre personnalité impacte nos succès académiques et professionnels, notre santé et notre longévité, la qualité de nos relations personnelles et familiales, et même nos besoins en sommeil, nourriture ou confort…
S’intéresser au concept de personnalité nous permet donc de mieux comprendre – et anticiper – nos propres comportements et ceux des autres, et en synthèse : cela nous permet de donner du sens au monde dans lequel nous vivons.

La personnalité : inné ou acquis ?

Il existe de nombreux courants en psychologie : psychanalyse freudienne, psychologie analytique jungienne, approches behavioristes ou cognitivistes, ou plus récemment psychologie humaniste.
Comme en médecine ou en climatologie, les débats et controverses entre chercheurs peuvent faire rage, et donc amener le public à s’interroger sur la validité et la fiabilité de la discipline en question.

Sur le sujet de la personnalité et de sa construction, il est néanmoins possible de dégager plusieurs points de consensus – relatif – entre les différentes approches :

  • une partie de notre personnalité est innée (génétique et/ou biologique) et déterminée dès notre naissance,
  • l’autre partie est acquise, et résulte d’une interaction avec notre histoire de vie : stratégies de survie et relationnelles dès la petite enfance, héritage culturel et familial, comportements attendus dans les différents groupes sociaux, expériences au sens large.

Les modèles de personnalité : traits ou types ?

Comme pour toute discipline scientifique, les chercheurs ont dû commencer par établir une classification (ou taxonomie) : parmi l’immensité des facettes du comportement humain, que cherche-t-on à mesurer et à différencier ?

La plupart des recherches ont démarré avec des observations empiriques, en cherchant des corrélations de comportements. Des traitements statistiques (ici, des analyses factorielles) ont ensuite permis de tester des hypothèses de corrélations, pour arriver à un – ou plusieurs – modèles décrivant les différents profils de personnalité.

A ce stade, la route bifurque en deux chemins différents : les théories du trait, et les théories du type.

Pour les modèles issus de la théorie des traits (le Big Five est le plus connu), la description de la personnalité est un score d’intensité, sur une échelle de 0 à 100, appliquée à un qualificatif : par exemple, pour le Big Five, le degré d’ouverture, d’agréabilité ou d’émotionalité (névrosisme).

Ces modèles « quantitatifs » ont eu beaucoup de succès dans des environnements professionnels dont l’objectif clairement affiché était surtout de prévoir le comportement humain, par exemple en cas de stress.

De plus, étant basés sur des tests, ces modèles pouvaient être facilement déployés à grande échelle, par exemple au sein d’une entreprise.
Mais la limitation principale de ces modèles est de fournir une vision statique, voire mécanique de la personnalité : ce sont avant tout des outils de catégorisation des individus, et non des outils de développement ou d’évolution de vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle.

Par opposition aux modèles de trait, nous avons les modèles issus de la théorie du type. Ce sont ces modèles que nous enseignons à l’Institut : par exemple l’Ennéagramme ou les typologies jungiennes.
Pourquoi les avoir choisis ?

Avant tout, parce que ces approches typologiques décrivent les différences individuelles de manière qualitative, avec une approche plus complexe et beaucoup plus détaillée qu’avec un simple adjectif.

Par exemple, l’Ennéagramme décrit 9 motivations de base * 3 types de réactivité instinctive, soit 27 profils distincts.
De leur côté, les typologies jungiennes abordent 4 fonctions cognitives * 4 types d’orientation de l’énergie, soit 16 profils.

Or, ces deux modèles ne sont pas (ou peu) corrélés entre eux. En effet, l’Ennéagramme décrit des motivations, tandis que les typologies jungiennes décrivent des comportements.

Aussi, ces modèles sont complémentaires, et fonctionnent donc admirablement ensemble.
Ils permettent une profondeur d’analyse et de compréhension de la personnalité humaine qui dépasse de loin des scores sur une échelle.

En outre, ces modèles ont la vertu de proposer à chacun(e) un chemin d’évolution : à partir du moment où l’on peut identifier la partie innée ou déterminée de notre personnalité, avec des mots et des concepts, nous pouvons nous observer dans nos comportements, et utiliser nos ressources psychologiques pour nous libérer de certains automatismes.

Avec la trilogie compréhension – observation – action, il s’agit, ni plus ni moins, que d’améliorer nos vies. Loin d’enfermer dans une boîte typologique, ces modèles sont au contraire des “ouvreurs de cages”, en proposant de véritables leviers d’acquisition de nouvelles compétences personnelles.